Musée d’Orsay et du Luxembourg : Des expositions consacrées aux Nabis jusqu’au 30 juin

Tableau La Mare aux sangliers

Les musées d’Orsay et du Luxembourg organisent, du 13 mars au 30 juin 2019, deux expositions consacrés aux Nabis, sous le titre « Les Nabis et le décor ». Elles s’articuleront autour de quatre (4) sections que sont : La femme et la nature, l’intérieur et l’intériorité (la psyché humaine), le cœur de l’exposition et les rites sacrés. Il s’agira, pour les organisateurs, de mieux faire connaître les Nabis, ce groupe de peintres de la fin du XIXe siècle que l’impressionnisme alors triomphant a presqu’occulté.

Aux musées d’Orsay et du Luxembourg, deux expositions sont consacrées aux Nabis sous le titre de « Les Nabis et le décor ». L’initiative vise à jeter des lumières sur une période charnière de l’histoire de l’art et surtout à mieux faire connaître ce groupe de peintres que l’impressionnisme a presque jeté dans l’anonymat vers la fin du XIXe siècle. Leur nom les Nabis signifie en hébreu les annonciateurs ou encore les prophètes. Et comme tous les prophètes justement, seule la postérité a su leur accorder la reconnaissance qu’ils méritent.

« Mettez le plus beau vert de votre palette… »

Le groupe les Nabis s’est formé autour de Paul Sérusier (1864-1927) vers 1888. Cette année-là, le jeune peintre fait la connaissance d’un grand maître Paul Gauguin à Pont-Aven, en Bretagne. Alors qu’il réalisait son tableau « le Talisman, une prophétie de la couleur », Paul Gauguin lui donne cet avis : « Comment voyez-vous cet arbre, il est bien vert ? Mettez donc du vert, le plus beau vert de votre palette ; et cette ombre, plutôt bleue ? Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible. ». A première vue, l’on croyait que le grand peintre invitait Paul Sérusier au réalisme, à une juste représentation de la nature. Mais en fait, comme les critiques le noteront plus tard, Gauguin a conseillé au jeune peintre d’y mettre « le plus beau vert de votre palette » et non du « bon vert », et « de peindre [l’ombre] aussi bleue que possible » et non d’appliquer « un bleu pur ». Toute la différence est là, tout le génie aussi. L’on est en face d’une composition de couleurs, au fondement même de la doctrine des Nabis.

Naissance d’une nouvelle école

Cette peinture suscitera des débats enflammés entre les étudiants de l’Académie Julian et de l’Ecole des Beaux-Arts. À Paris, Paul Sérusier, Maurice Denis et Pierre Bonnard en premier lieu se passionnent pour cette petite toile. Ils y découvrent des éléments nouveaux qui constitueront l’essentiel de leur art. Paul Gauguin passera alors pour le maître de cette nouvelle tendance. Les Nabis s’inspireront également de l’esthétique japonaise, grâce notamment à Siegfried Bing, un grand amateur d’art, mécène et entrepreneur. L’aspect décoratif des tableaux des Nabis découlent en partie de la rencontre avec cette peinture japonaise, que l’Europe découvrait alors.

Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Maurice Denis et Paul Ranson sont quelques-uns des Nabis plus connus.

L’exposition « Les Nabis et le décor » se tient jusqu’au 2 juin au Musée d’Orsay et jusqu’au 30 juin au Musée du Luxembourg.

 

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