Après le style psychologique en 2016 (Les Évènements aléatoires), Véronique d’Anthonay remet le couvert avec un autre triller, celui-là médical : Raphaël a l’air d’un ange. Il met en scène la romance de deux homosexuels, Marc et Raphaël Falonie, qui désirent avoir un enfant comme les hétéros, grâce à une découverte scientifique majeure. Mais tout ne se passera pas comme prévu.
En 2012, le prix Nobel de médecine récompensait le Britannique John Gurdon et le Japonais Shinya Yamanaka, à l’origine d’une découverte majeure sur les cellules souches. Celle-ci offrait aux homos le rêve d’avoir un jour leur propre enfant biologique. Si ce moment n’est pas encore arrivé, Véronique d’Anthonay se projette dans l’avenir pour le rendre possible.
Un rêve de parents qui ne se déroule pas comme prévu
En 2031, un couple d’homosexuels vivant à Bouliac, près de Bordeaux, aspire à être parents après une rencontre parisienne.
Marc et Raphaël Falonie, qui sont mariés depuis douze, assistent au discours d’un brillant généticien. Celui-ci leur fait une offre incroyable : concevoir leur propre enfant biologique grâce à la fusion de leurs gènes, comme les couples hétérosexuels le font. Raphaël n’en revient pas, il est séduit par la proposition du professeur en médecine. Mais Marc est moins emballé. Toutefois, il se laisse entrainer dans le projet, par amour pour son conjoint, qui n’en mesure pas encore les potentiels risques.
Les voilà donc embarqués dans une aventure qui sera semée de pièges et d’embûches. De leur « union » naîtra une petite fille : Aurore. Une petite fille pas comme les autres…
L’histoire romanesque de ces deux homos sert de cadre à une manipulation génétique qui, loin d’être de la science-fiction, se réalisera peut-être plus tôt que prévu. L’être humain est clairement à l’aube d’un changement majeur de son mode de procréation. Mais des questions éthiques constituent encore le plus gros obstacle à la réalisation d’une telle méthode.
Un extrait du thriller médical
Après le départ des Falonie, le professeur Niteine s’était assoupi quelques minutes dans son grand fauteuil de bureau ergonomique. Ce sont de petits coups saccadés sur la porte qui le réveillèrent.
Il ouvrit un œil endormi et bredouilla d’une voix encore ensommeillée.
— Qui est-ce ?
— C’est moi !
— J’arrive… une minute.
Il s’extirpa de son siège et s’avança nonchalamment vers l’entrée. Il ouvrit à un homme qui entra en trombe dans la pièce. Il était très grand, massif même. Il se tenait légèrement voûté et portait une barbe blonde aux reflets dorés, des sourcils broussailleux de la même teinte et une longue blouse blanche un peu ample lui donnait une allure de professeur de physique du siècle dernier.
— Je viens de croiser nos cobayes, ils ont l’air radieux… mais je voulais savoir ce que tu leur avais dit exactement ? lança-t-il à Niteine sans préambule.
— Je ne comprends pas, Paul, leur dire quoi ?
— Tu sais bien ce que je veux dire, et je suis inquiet…
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