Des signataires de la pétition de soutien à leurs collègues licenciés il y a quelques mois auraient été priés par la chaîne de télévision de revenir sur leur signature. Même si la direction dément cette information, cette situation n’en reste pas moins illustrative du climat délétère prévalant au sein de la société détenue par Vincent Bolloré.
L’affaire Sébastien Thoen continue de susciter des remous au sein de la rédaction de Canal+, à en croire Le Monde appuyé par Le Parisien. Selon ces deux journaux, les responsables de la chaîne de télévision cryptée mettraient la pression sur un certain nombre de salariés, priés de s’exécuter au risque de perdre leur emploi. Leur tort est d’avoir apposé leur signataire au bas d’une pétition de soutien à Sébastien Thoen, l’humoriste viré sans ménagement en novembre dernier pour avoir parodié une émission de Cnews, l’autre chaîne de télévision du groupe.
La direction dément cette information pourtant confirmée par de nombreuses sources interrogées par Le Monde et Le Parisien. Elle invoque notamment son incompréhension face à une situation qui serait totalement à l’opposé de la réalité. Mais cela reste à démontrer, d’autant plus que Canal+, ce joujou médiatique de Vincent Bolloré, est constamment accusé de mauvais traitements envers ses salariés.
Stéphane Guy et trois pigistes
Un mois après le licenciement de Sébastien Thoen, c’est Stéphane Guy qui perdait son emploi au terme d’une mise à pied. Le journaliste sportif vedette du groupe accusé par son employeur de déloyauté payait ainsi le fait d’avoir glissé à l’antenne un message amical à son collègue viré plus tôt. Plus de deux décennies de collaboration entre le passionné du commentaire sportif et son entreprise, jetées aux orties à travers un licenciement qui avait indigné plus d’un. C’est le cas notamment de la Société des journalistes (SDJ) de la chaîne qui s’était fendue d’un communiqué pour dénoncer des atteintes répétées à la liberté d’expression des salariés par la hiérarchie.
Une sortie qui n’a manifestement pas inquiété les responsables outre-mesure, puisqu’en février 2021, trois pigistes se faisaient à leur tour virer pour avoir signé la pétition de soutien en faveur Sébastien Thoen. Un fait illustratif de la tension née de cette affaire au sein de l’entreprise de Bolloré. Des témoignages internes racontent en effet que le milliardaire, actionnaire majoritaire du groupe, n’hésite pas à couper des têtes chaque fois que c’est nécessaire, quitte à se mettre les salariés à dos. Un climat de peur que ces derniers sont contraints de subir au risque de perdre leur emploi.
Poster un Commentaire