L’industrie musicale s’attaque aux podcasts de Spotify

Le géant mondial du streaming audio se retrouve sous le feu des critiques pour avoir hébergé des milliers de podcasts utilisant sans autorisation des morceaux d’artistes de premier plan.

Il faudra peut-être bientôt passer à la caisse pour faire usage des morceaux musicaux dans les podcasts sur Spotify. La National Music Publishers’ Association (NMPA), association professionnelle américaine fondée représentant les éditeurs de musique et leurs partenaires compositeurs, ont lancé début février, un assaut contre cette pratique.

Plutôt courue dans l’industrie du podcast, elle se décline en diverses façons, dont l’utilisation par certains acteurs – les influenceurs par exemple – de chansons comme musiques de générique ou d’ambiance dans des contenus diffusés sur la plateforme suédoise.

C’est également le cas de la mise en ligne de chansons dans leur intégralité sous forme de podcasts. De quoi faire de certains estampillés « podcasts », des enregistrements complets de chansons, à en croire la NMPA. Celle-ci dit avoir demandé le retrait pur et simple des contenus indexés.

« Les podcasts représentent une source croissante de revenus pour les auteurs-compositeurs et les éditeurs, et il est essentiel qu’ils proposent du divertissement produit légalement« , a justifié le patron de l’organisation, David Israelite, cité par le magazine spécialisé Variety.

Des milliers d’infractions présumées

Sa demande de retrait transmis à Spotify concerne plus de 2 500 cas d’infractions présumées aux droits d’auteur dans des podcasts. Une démarche d’envergure touchant des artistes parmi les plus célèbres de l’industrie musicale.

Parmic ceux-ci figurent selon le Wall Street Journal (WSJ), des noms comme : Taylor Swift, Justin Bieber, Kendrick Lamar, Michael Jackson, le Prince, Carrie Underwood, Linkin Park, Pearl Jam, Travis Scott ou encore Ariana Grande.

L’initiative intervient alors que les investissements se multiplient de la part de la plateforme suédoise de fourniture de contenus audio, dans le secteur plutôt florissant des podcasts et où les règles entourant l’utilisation de musique commerciale restent souvent mal comprises par les créateurs.

Une zone de grise que la National Music Publishers’ Association semble bien décider à clarifier en multipliant les demandes de retrait jusqu’à obtenir satisfaction.

Un vieux conflit

La présente offensive s’inscrit dans un contexte plus large de tensions entre l’industrie musicale et Spotify depuis le regroupement par ce dernier des livres audio et de la musique. De quoi réduire significativement les redevances versées aux détenteurs de droits musicaux en 2024.

À cet effet, la NMPA avait envoyé en mai dernier, une mise en demeure à la société dirigée par Daniel Ek, avertissant que la plateforme semblait se livrer à des infractions en hébergeant des œuvres musicales non autorisées dans des paroles, des vidéos et des podcasts.

« Spotify, qui a récemment remporté une victoire judiciaire contre le Mechanical Licensing Collective (MLC) concernant cet accord de regroupement, déplore une ‘basse manœuvre’.

Selon l’entreprise, « le fait que la NMPA ait attendu des mois pour signaler ces épisodes, malgré nos multiples demandes écrites restées sans réponse, démontre qu’il s’agit simplement d’un coup médiatique« .

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