
Une enquête a récemment mis en lumière les grands et petits secrets de cette famille du Nord dont l’influence commerciale en France n’est comparable à nulle autre.
Vous connaissez sans doute Decathlon, Kiabi, Leroy Merlin ou encore Auchan. Mais savez-vous que toutes ces enseignes françaises et plus de 100 autres sont détenues par la même famille ? Telle est l’étendue du réseau commercial de la famille Mulliez sur l’Hexagone.
Une omniprésence estimée aujourd’hui à 10 % du commerce français, qui touche donc le quotidien de millions de personnes, souvent sans qu’elles en aient conscience. Tant cette famille adore cultiver le secret, amassant des dizaines de millions d’euros chaque année, à l’abri des regards.
Pour tenter de percer à jour la success-story de cette dynastie de plus de 1000 membres dont certains assimilent volontiers à une « secte », le magazine « Cash Investigation » a mené l’enquête, avec aux commandes l’incontournable Élise Lucet.
L’émission diffusée le jeudi 6 février dernier sur France 2 donne à voir une solidarité si forte qu’elle dure depuis des décennies à travers l’Association familiale Mulliez (AFM). Créé en 1955 à la mort du patriarche, ce groupe d’intérêt économique unique au monde de par le nombre de ses membres et son fonctionnement, fait prospérer la famille.
Un pacte aussi drastique que protecteur
« L’idée, c’est qu’on est tous actionnaires de la même manière dans toutes les sociétés du groupe« , explique la consultante en entreprise familiale Christine Blondel, en référence à cette solidarité familiale affichée comme valeur fondamentale et dont les Milliez n’hésitent pas à se servir contre tout élément perçu comme gênant.
Le cas de Hervé Dubly abordé dans l’émission illustre la force de cette union résumée à travers la devise « tous dans tout ». Cet ex-membre de la famille, gendre du fondateur de Kiabi Patrick Mulliez, s’est en effet retrouvé en disgrâce du jour au lendemain après dix ans à la tête d’une entreprise de produits pharmaceutiques détenue par son beau-père et Gérard Mulliez, le frère de celui-ci.
Des pratiques peu reluisantes
« On coupe ses accès, la porte de son assistante est fermée et on lui demande d’annoncer sa démission à l’ensemble des cadres à l’international qui étaient en réunion à son insu. Il annonce à sa femme que son père l’a foutu dehors, et elle lui dit ‘je t’annonce une deuxième nouvelle : j’ai l’intention de divorcer’ », raconte un proche au fait de cette affaire.
« Les amours passent après les affaires », raille Benoît Boussemart, docteur d’État en Économie et spécialiste des comptes de la famille Mulliez.
Leur goût pour les optimisations fiscales, notamment à travers les délocalisations en Belgique afin d’échapper à l’Impôt sur les Grandes Fortunes (devenu ISF) en France, ainsi que leur recours aux travailleurs forcés Ouïghours dans des usines sous-traites du Xinjiang, sont également dévoilés dans cette plongée saisissante.
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