Le chanteur parisien de variétés voit sa prestation prévue le 14 juin prochain dans les Bouches-du-Rhône annulée sous la pression d’un collectif féministe. En cause, son passif judiciaire marqué notamment par une mise en examen pour « viol et agression sexuelle » sur mineures.
« Ce n’est pas reporté, c’est annulé. On ne le reprogrammera pas. Il ne viendra pas. La décision a été prise ce week-end« .
C’est par cette déclaration on ne peut plus claire que Denis Durand a mis un terme, lundi 19 mai, à toute espérance de voir Jean-Luc Lahaye se produire dans sa salle du Cherrydon située à La Penne-sur-Huveaune, dans les Bouches-du-Rhône. L’artiste de 72 ans devait y faire valoir ses talents au micro le 14 juin.
Mais c’est sans compter sur l’opposition de l’association « Nous Toutes ». Le collectif féministe né en juillet 2018, à la suite des mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc, avait engagé une véritable offensive contre cette prestation en raison du lourd passif judiciaire de l’interprète de « Femme que j’aime » (1982) ou encore « Papa chanteur » (1984).
L’artiste est en effet mis en examen pour des accusations particulièrement graves de « viol et agression sexuelle » sur des mineures depuis mai 2021, avec interdiction de se produire sur scène. Une interdiction désormais levée, d’après une sortie de Jean-Luc Lahaye sur les réseaux sociaux, le 6 mars 2025.
Une « programmation scandaleuse »
« Ce choix de programmation nous paraît incompatible avec la responsabilité sociale d’un lieu de culture et de vie, particulièrement fréquenté par des jeunes », avait dénoncé Nous Toutes dans une pétition demandant au préfet de Marseille de déprogrammer l’événement.
Pour l’association, ce concert « illustre, hélas, ce que vient de souligner le rapport accablant de la commission d’enquête parlementaire sur les violences dans le monde de la culture : l’impunité persistante et le manque de réaction dans les lieux qui devraient pourtant protéger leurs publics ».
Une situation d’autant plus problématique selon les auteures de la pétition, que le chanteur a été condamné en 2007 pour « atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans », et pour « corruption de mineure » en 2015.
Une victoire inespérée
« Je suis super contente, on ne s’y attendait pas du tout », a indiqué Céline Verdier, coordinatrice de l’antenne d’Aubagne de Nous Toutes, dans les colonnes de France 3, juste après avoir appris l’annulation de l’événement.
Cette victoire manifestement inespérée est très significative, car un autre concert de Jean-Luc Lahaye avait été maintenu dans une discothèque à Ver, le 26 avril dernier, malgré la levée de boucliers impliquant là aussi, le collectif Nous Toutes.
« On nous l’a proposé, on a dit oui, sans oublier ce qu’il avait fait… Mais on ne pensait pas que ça prendrait une telle ampleur », a confessé Denis Durand à propos du spectacle, alors que le site d’information Actu Marseille révèle que le Cherrydon avait fait l’objet de menaces en cas de maintien du concert.
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