
L’artiste américaine a racheté les droits de ses six premiers albums à son ancien label, mettant fin à une bataille de plusieurs années et à forts enjeux.
« Je peux vraiment prononcer ces mots : Toute la musique que j’ai jamais créée… m’appartient désormais… à moi. Tous mes vidéoclips. Tous les films de mes concerts. Le design et les photos des albums. Les chansons non publiées. La mémoire, la magie, la folie. Chaque ère. L’ensemble du travail de ma vie ».
C’est ainsi que Taylor Swift a annoncé, vendredi 30 mai dernier sur son site internet, être redevenue propriétaire de ses six premiers albums, grâce à une transaction dont le montant n’a pas été dévoilé.
Cette opération menée avec la société d’investissement Shamrock Capital Advisors concerne les albums Taylor Swift (2006), Fearless (2008), Speak Now (2010), Red (2012), 1989 (2014) et Reputation (2017), soit l’intégralité de sa discographie enregistrée sous le label Big Machine.
La société l’avait signée en 2005 alors qu’elle n’avait que 15 ans, s’appropriant au passage les droits sur les œuvres de celle qui est aujourd’hui détentrice de 14 Grammy Awards.
Les débuts d’une longue bataille
La brouille éclate en 2019 après l’acquisition de Big Machine par le producteur Scooter Braun pour 300 millions de dollars. S’ensuit une véritable guerre ouverte entre la chanteuse originaire de Pennsylvanie et celui qui gérait alors d’autres stars comme Justin Bieber, Ariana Grande ou encore Kanye West.
Incapable de récupérer ses albums lors de son départ du label l’année suivante, Taylor Swift décide de les réenregistrer intégralement, mobilisant le soutien de ses fans pour faire de ces rééditions un succès. La stratégie s’avère payante puisque les nouvelles versions ont été écoutées trois fois plus que les originales, selon le Wall Street Journal (WSJ).
Pour inciter ses fans – les « Swifties » – à privilégier ses nouvelles versions, la pop star y a ajouté des titres inédits issus de ses « coffres-forts », c’est-à-dire es chansons qui n’avaient pas trouvé place sur les albums originaux.
Une stratégie bouleversante pour l’industrie musicale
Le succès de cette approche dépasse désormais son cas personnel. « Chaque fois qu’un nouvel artiste me dit qu’il a négocié pour posséder ses enregistrements maîtres dans son contrat de disque grâce à ce combat, je me rappelle à quel point il était important que tout cela arrive« , explique-t-elle dans sa lettre aux fans.
Nathan Hubbard, PDG de Firebird Music Holdings et co-animateur du podcast « Every Single Album: Taylor Swift », voit d’après le WSJ, dans cette victoire bien plus qu’un simple rachat d’entreprise : « Elle a redéfini la relation entre les artistes et les fans, les artistes et le capital, et les artistes et leur art. C’est tout un héritage pour un PDG de transformer sa propre entreprise, et encore plus toute une industrie ».
« J’avais presque arrêté de penser que cela pourrait arriver, après 20 ans à voir la carotte brandie puis arrachée. Mais tout cela appartient au passé maintenant. J’éclate en larmes de joie à intervalles aléatoires depuis que j’ai appris que cela se réalisait vraiment », confie Taylor Swift.
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