La Cathédrale du Salut du Peuple, aussi appelée Cathédrale nationale, ouvre officiellement son accès au public en Roumanie, pour la joie des milliers de curieux qui s’y pressent, d’après un constat de Reuters.
Après quinze années de chantier et bien plus d’attente, la Roumanie inaugure enfin sa cathédrale nationale tant espérée. L’édifice, officiellement ouvert dimanche 26 octobre, a été consacré lors d’une cérémonie solennelle, en présence du patriarche œcuménique Bartholomée et du patriarche Daniel, chef de l’Église orthodoxe roumaine.
Cette inauguration marque la consécration d’un vieux rêve. L’idée d’ériger une cathédrale nationale en Roumanie remonte en effet à 1878, après la guerre d’indépendance roumaine contre l’Empire ottoman.
Le projet fut ensuite repris par le roi Ferdinand Ier qui déclarait en 1920 : « Nous devons élever dans la capitale de tous les Roumains la cathédrale du salut du peuple comme symbole de l’unité de l’âme de la nation tout entière. »
Cependant, les guerres mondiales puis le régime communiste mirent le projet en sommeil pendant des décennies. Ce n’est qu’après la chute du communisme que l’idée resurgit. La première pierre fut posée le 29 novembre 2007, et la construction débuta officiellement le 15 décembre 2010.
Une réalisation titanesque
« Ce qui n’avait pas été possible auparavant en 126 ans a été réalisé au cours des 15 dernières années », a déclaré le prêtre Adrian Agachi, représentant du Patriarcat roumain, cité par Reuters, à propos de cette œuvre monumentale.
Avec un volume d’environ 323 000 m³ et une superficie de 6 000 m², l’édifice peut accueillir environ 7 000 fidèles à l’intérieur, tandis que des milliers d’autres pourront suivre les cérémonies depuis le parvis via des écrans géants.
La nef culmine à 44 mètres de hauteur, tandis que le dôme principal s’élève à plus de 120 mètres du sol. L’intérieur du bâtiment s’étend sur 126 mètres de long et près de 68 mètres de large. Cette immensité permet d’abriter ce qui deviendra, une fois achevée, la plus grande collection de mosaïques d’église au monde, couvrant environ 25 000 mètres carrés.
Entre fascination et débat
Autre record, l’iconostase de 23,8 mètres sur 17,1 mètres est la plus imposante du monde orthodoxe, tandis que la cathédrale abrite aussi la cloche la plus massive en oscillation libre – 25,2 tonnes – dont le tintement est perceptible sur un rayon de 15 kilomètres.
Depuis son ouverture partielle ce dimanche, le flot de pèlerins ne tarit pas : familles venues des quatre coins de la Roumanie, expatriés, curieux et fidèles se lancent dans de longs voyages, parfois toute une nuit, pour venir admirer la cathédrale.
Selon les estimations les plus récentes, le coût total de la construction s’élève à environ 270 millions d’euros, dont 90% proviennent de fonds publics, dont l’État, les conseils départementaux et les municipalités.
Cet investissement a suscité de vives critiques. De nombreux citoyens estiment en effet que ces fonds auraient pu être utilisés pour construire des écoles, des hôpitaux ou améliorer les infrastructures. Les défenseurs du projet, quant à eux, soulignent l’importance spirituelle et culturelle de l’édifice, ainsi que son potentiel touristique.

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