La fondation Eat a récemment fait paraître dans une revue scientifique un article tiré du travail de 18 scientifiques de 16 pays différents qui constitue un cri d’alarme sur la participation de notre alimentation à la mise à mal des écosystèmes de la planète. Les dégâts de l’agriculture et de l’industrie de transformation et de conditionnement alimentaire sont particulièrement mis en cause.
En France, l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) s’est emparé de ces questions depuis plusieurs années. L’objectif initial est d’aider au développement des filières de production agricoles dites durables et « capables de répondre au mieux aux recommandations nutritionnelles pour l’homme, en modifiant le moins possible les habitudes alimentaires et en proposant des menus accessibles au plus grand nombre ».
Une expérience a été conduite auprès de 300 consommateurs dans deux restaurants d’entreprises à Nantes et à Rennes. Trois types de menus ont été proposés : santé, nutritionnellement optimisé, végétarien à faible impact carbone, filière basée sur l’identification de l’origine et le mode de production. C’est le menu sans viande qui a obtenu le pire résultat a observé l’INRA. « Les données (du rapport de la fondation Eat) sont justes, mais les conclusions exagérées, déclare Jean-Louis Peyraud, chercheur à l’Inra. Les produits d’origine animale apportent notamment des nutriments importants, et l’élevage créé aussi de la biodiversité ».
« Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les Français ne mangent pas de la viande rouge à tous les repas. Aujourd’hui, les chiffres de consommation équivalent à près de quatre jours par semaine sans viande rouge » a déclaré l’interprofession bétail et viande, Interbev, après un appel lancé par des stars à ne pas manger de viande ou de poisson le lundi.
La structure insiste sur « l’équilibre alimentaire » auquel participe les protéines animales, et réaffirme les « atouts trop souvent peu connus » de l’élevage en faveur des écosystèmes, « y compris en matière de réduction de son impact sur le changement climatique », en mettant en avant l’exemple du carbone stocké par « l’herbe des prairies pâturées par les animaux, qui compensent plus de la moitié des émissions de méthane des ruminants ».
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