Ce jeudi 23 mai, le prestigieux British Museum de Londres accueille une exposition dédiée au manga, la bande dessinée japonaise (BD). L’exposition retracera l’évolution du manga, depuis les racines traditionnelles de cet art, jusqu’à l’industrie actuelle devenue un marché très lucratif.
« Aujourd’hui, tout le monde en lit »
Le British Museum offre la première grande exposition jamais consacrée au manga, hors du Japon. Dénommée « The Citi exhibition Manga », cette exposition propose un large panorama sur le manga, depuis les dessins spectaculaires de grands artistes japonais comme Katsushika Hokusai (1760-1849) aux créations modernes tels que les Pokémon et les films d’animation.
Cette présentation est d’autant plus opportune que « Le manga est la forme narrative la plus populaire aujourd’hui », souligne Hartwig Fischer, directeur du British Museum. « Le Manga est une forme d’art incroyablement démocratique. C’est très accessible et il existe des mangas sur tous les sujets. Au Japon, tout le monde lit des mangas dans les transports, ou même au bureau pendant leur temps de travail. Ces vingt dernières années, cet art s’est répandu à travers toute la planète et aujourd’hui, tout le monde en lit », renchérit Tim Clarke, conservateur au British Museum.
Le manga, un art typiquement japonais
Au cours de cette exposition, les visiteurs pourront contempler de délicates esquisses de la célébrissime franchise Dragon Ball ou encore découvrir Astro Boy, crée par Osamu Tezuka (1928-1989), considéré comme le Dieu du manga. Les visiteurs auront également le privilège d’apprendre comment lire correctement un manga, cette forme d’art qui semble avoir été fait pour les Japonais. Mais s’ils excellent dans ce genre artistique, ce n’est pas fortuit, selon Nicole Rousmaniere, conservatrice des arts japonais. Elle estime que « Le langage visuel traduit le fond très rapidement. C’est à cause de la puissance de la ligne (…) Je crois qu’au Japon cela a à voir avec le fait que lorsque vous faites de la calligraphie, lorsque vous regardez les caractères, votre cerveau est déjà conditionné à avoir ce contenu graphique ».
Des œuvres plus engagées
Il y aura aussi à voir, des œuvres plus crues, plus engagées, plus avant-gardistes. En effet, seront exposés des dessins qui évoquent le passé douloureux de leur pays, des bombardements de la Seconde guerre mondiale aux récentes catastrophes climatiques comme le séisme de Kobe en 1995. Enfin, il y a des artistes qui osent avec l’actualité. C’est le cas de Gengoroh Tagame, un concepteur de manga gay, connu pour ses représentations saisissantes du sadomasochisme.
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