Publié en 1927 sous forme de feuilleton, Belphégor, le célèbre roman d’Arthur Bernède, avait fait sensation dans la France entière en 1965 avec l’adaptation qu’en fit Claude Barma pour la télévision. Aujourd’hui grâce à une réédition, on peut redécouvrir ce roman aussi jouissif que les aventures de Rouletabille et d’Arsène Lupin.
C’était plus de 90 ans avant Game of Thrones et Avengers et la télévision faisait ses grands débuts avec des images vraiment pas fameuses (ne parlez donc pas d’internet et Netflix). Mais à l’époque déjà un feuilleton roman faisait sensation : Belphégor, écrit par Arthur Bernède, qui n’a pas eu la chance de passé à la postérité comme son œuvre. Belphégor est l’un des derniers romans-feuilletons de l’histoire littéraire, et aussi l’un des plus connus. Aujourd’hui réédité, il garde tout son charme.
Un récit palpitant avec un suspens exacerbé
Il y a un fantôme au Louvre, c’est ainsi que commence le roman-feuilleton, haletant, frémissant et plein de suspens. Belphégor est un fantôme hante les couloirs du Louvre et inquiète les visiteurs du célèbre musée. Il tente de s’emparer du secret des Rose-Croix, mais se retrouve traqué par un étudiant opiniâtre et un commissaire chevronné. Tout au long du récit, il est vraiment difficile de connaitre l’identité du criminel. Qui se cache derrière le masque de Belphégor ? La surprise sera énorme car le meurtrier agissait plutôt sous hypnose. L’on dira tout simplement qu’il était possédé par un esprit, le dieu moabite Belphégor, dont la statuette est plantée au Louvre. Quant au héros du roman-feuilleton, on ne sait pas non plus qui c’est vraiment. On pense à l’étudiant Jacques Bellegarde, mais il est régulièrement sauvé par Chantecoq, « le roi des détectives ». Ce dernier déjoue presque tous les tours de Belphégor. Que l’on parle de chimie, d’enquête, de lutte… Chantecoq a toujours eu le dernier mot. Il est épaulé par sa fille unique, Colette, qui n’est pas du genre à se laisser faire.
Claude Barma en fit un succès à la télé
Belphégor devint vraiment l’un des romans populaires les plus célèbres du XXe siècle, grâce à l’adaptation qu’en fit Claude Barma pour la télévision (ORTF), en 1965, avec Juliette Gréco en vedette. Il connut quatre succulents épisodes qui, dans un pays de 48 millions d’habitants équipés pour moins de la moitié d’un poste de télévision, mobilisèrent 10 millions de téléspectateurs. Il parait que même le président de la République, le Général de Gaulle, ne manquait aucune retransmission. Un succès considérable qui tenta d’autres cinéastes. C’est ainsi qu’en 2001, Jean-Paul Salomé en fit une nouvelle adaptation avec Sophie Marceau. Mais le résultat fut très médiocre, malgré ses trois millions de téléspectateurs Français.
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