De Beers, le leader mondial de la distribution de diamants bruts, pourrait faire face à une potentielle grève à la mine souterraine Venetia. Le syndicat des employés a averti la direction du groupe minier d’une action dans les prochains jours, si elle n’obtenait pas une revalorisation salariale de 9 %.
Du grabuge à la mine souterraine de Venetia, en Afrique du Sud. Le National Union of Mineworkers (NUM), le plus grand syndicat de mineurs du pays, a annoncé mardi qu’il prévoie de rentrer en grève dans les prochains jours après l’échec des négociations salariales. Dans son communiqué d’information, l’organisation écrit que ces « négociations salariales de quatre mois avec De Beers, la plus grande société de diamants au monde, ont échoué et qu’un conflit a été déclaré à la Commission pour la conciliation, la médiation et l’arbitrage (CCMA) ».
La hausse promise par de De Beers jugée insuffisante
La CCMA est l’organisme statutaire sud-africain chargé de la médiation entre les syndicats de travailleurs et les entreprises. Le NUM précise que ses membres demandaient une augmentation de salaire de 9 %, mais que la filiale d’Anglo American offrait seulement une hausse de 6 %. Un pourcentage insuffisant pour les mineurs de Venetia. Ces derniers comptent ainsi lancer une grève pour obtenir gain de cause. Le NUM n’a pas indiqué la date exacte du départ de la grogne.
Un préavis de grève attendu à tout moment
Mais on suppose que le mouvement pourrait démarrer ce jeudi car le droit du travail sud-africain exige que les travailleurs déposent un préavis de 48 heures avant d’entamer une grève. Plus de 1500 membres du syndicat auraient déjà donné leur accord pour cette action. Joint mardi, De Beers n’avait pas fait de commentaire. Mais le mercredi, le groupe minier sud-africain a indiqué qu’il rencontrerait la CCMA le même jour afin de discuter de la grève et tenter de finaliser un accord.
Un mois après la première livraison de la mine
La grève à la mine souterraine de Venetia, dans le Limpopo, intervient un mois après la livraison de sa première production. De Beers a rappelé à cette occasion que le site, d’une valeur de 2,3 milliards de dollars, devrait produire environ 4 millions de carats de diamants par an. Un volume qui correspond à 12 % de la production prévue en 2023. Pour son septième cycle 2023, du 14 au 29 août, le groupe a généré 370 millions de dollars de recettes. Soit une baisse de 10% par rapport au sixième cycle (411 millions de dollars) et de 42% en comparaison à la même période en 2022.
De Beers forcé à un partage équitable au Botswana
La menace de grève intervient également deux mois après la conclusion d’un accord avec le Botswana pour le partage égal de la production de diamants nationale. De Beers devrait désormais prendre 50% des diamants produits, au lieu de 75% auparavant. Selon les spécialistes du secteur minier, ce contrat va considérablement réduire les ventes de la compagnie. Celle-ci reste pourtant optimiste, misant sur les revenus finaux du taillé pour maintenir son chiffre d’affaires dans le vert. Aussi, en dépit du contexte défavorable, De Beers va poursuivre ses objectifs, notamment au niveau de sa politique des ressources humaines.
Une politique de valorisation du capital humain
En effet, l’entreprise travaille toujours à une hausse des salaires et une amélioration des conditions de vie des employés. Elle continue également de créer des carrières durables pour ses collaborateurs afin de les retenir plus longtemps face à la grande démission. En outre, elle poursuit ses formations et apprentissages pour faciliter les promotions et les reconversions. Par ailleurs, De Beers mène des enquêtes internes afin de mieux comprendre les attentes des salariés en matière de RSE. Enfin, la compagnie se tient toujours aux côtés de ses employés lors des sinistres, comme ce fut récemment le cas avec les incendies au Canada.
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