Melania Trump feint de se dévoiler

L’épouse de Donald Trump lève un coin du voile sur sa vie et ses opinions, dans un livre paru il y a quelques semaines.

La couverture complètement noire des mémoires de Melania Trump pourrait laisser penser à un livre presqu’au mystérieux que son auteure, l’ancienne first lady des États-Unis. Pourtant, le livre disponible sur le marché depuis le 8 octobre ne laisse que peu de place à la découverte.

À l’exception notable de son soutien au droit à l’avortement. « Le droit fondamental d’une femme à la liberté individuelle, à sa propre vie, lui confère le pouvoir de mettre fin à sa grossesse si elle le souhaite », écrit l’épouse de Donald Trump, surprenant les observateurs.

Pour cause, cette prise de position tranche nettement avec la ligne défendue par son mari, dont la nomination de trois juges conservateurs à la Cour suprême durant sa présidence, aura porté un coup fatal au droit constitutionnel à l’avortement aux États-Unis.

De quoi contribuer à l’ouverture de combats juridiques dans de nombreux États. Melania va même plus loin en soutenant certains avortements tardifs, qu’elle qualifie d' »extrêmement rares », appelant aux « normes de bon sens » en la matière.

L’écho du trumpisme

« Nous en avons parlé et je lui ai dit d’écrire ce en quoi elle croit. Je ne vais pas lui dire quoi faire. Elle doit écrire ce en quoi elle croit », a réagi Trump, interrogé par CNN à propos de cet avis de sa femme.

Mais c’est à peu près la seule « sortie des rangs » que l’ancienne première dame se permet dans son livre. Elle se montre en effet plus conforme aux positions de la droite américaine et à celles de son époux, sur d’autres sujets sociétaux.

Melania s’oppose ainsi à la participation des femmes transgenres dans les sports féminins, arguant que « les corps masculins ont généralement des avantages physiques ».

Elle blâme « la rhétorique incendiaire des dirigeants de Black Lives Matter » pour les manifestations et émeutes consécutives au meurtre de George Floyd par un agent de police en 2020.

Des oublis volontaires

Les opinions de celle qui partage la vie de Trump depuis 2005 semblent calquées sur celles de son mari même sur le plan politique, notamment concernant l’élection de 2020. Sans aller jusqu’à crier à la fraude, elle remet en question la longueur du processus de dépouillement : « On ne peut pas continuer à compter les votes pendant des jours « , écrit-elle.

Les médias, les collaborateurs et l’opposition en prennent également pour leur grade. Aucune mention n’est faite des relations extraconjugales de son mari avec une ex-star du porno (Stormy Daniels). On ne sait pas non plus ce qu’elle a pensé de la révélation des propos de Trump se vantant d’attraper les femmes par les fesses en 2016.

En fin de compte, le lecteur en quête de révélations fracassantes ou d’une introspection profonde risque d’être déçu. Melania Trump reste, même dans ses mémoires, une femme qui garde ses distances avec le public.

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