Un récent documentaire permet de cerner la personnalité plutôt pugnace de la ministre de la Culture du gouvernement Barnier, menacée d’un procès dans le cadre d’accusations de corruption et trafic d’influence.
Alors que le Parquet national financier (PNF) vient de requérir, le 15 novembre dernier, la tenue d’un procès pour corruption et trafic d’influence, contre la ministre de la Culture Rachida Dati, devant le tribunal correctionnel, une question surgit : va-t-elle pouvoir s’en sortir ?
Celle qui a fait de la conquête de la mairie de Paris en 2026, son prochain objectif politique, encourt jusqu’à 10 ans de prison en cas culpabilité établie, selon le Code pénal français. On lui reproche notamment depuis juillet 2021, d’avoir perçu entre 900 000 euros de 2010 à 2012 de la part de RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan, « sans contrepartie d’un travail réel ».
Des sommes susceptibles d’avoir servi de rémunération à une activité de lobbying en tant qu’avocate alors qu’elle était membre du Parlement européen (2009 à 2019), ce qui est interdit par la législation européenne.
Une femme de culot
D’où le renvoi demandé par le PNF pour « recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance », et « corruption et trafic d’influence passifs par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale », dans le cadre de cette dernière infraction.
Baptisé « Rachida Dati, l’insubmersible », le film réalisé par BFMTV, retrace le parcours de cette fille d’immigrés, de famille nombreuse (dix frères et sœurs), devenue garde des Sceaux puis ministre de la Culture malgré une mise en examen. Une femme politique insaisissable par ses adversaires et qui continue de fasciner autant qu’elle déroute.
L’histoire de Rachida Dati est celle d’une femme qui a toujours su trouver son chemin en saisissant notamment chaque opportunité. Elle est ainsi passée d’aide-soignante à juriste, puis magistrate avant de basculer dans l’univers politique en y allant au culot, après un passage chez l’ex-géant pétrolier ELF.
Une ombre au tableau
Cet univers de vieux routiers de la droite français à l’époque de l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire), l’ancêtre des Républicains, c’est grâce à Nicolas Sarkozy alors patron de la Place Beauvau que Dati réussira à y faire son trou.
De quoi lui ouvrir les portes du ministère de la Justice de 2007 à 2009. Depuis celle que l’on surnomme « Rachida Data » pour sa capacité à collecter les informations compromettantes sur les autres, est restée une personnalité politique de premier plan en France.
Surtout, elle n’hésite jamais à rendre coup pour coup, exécrant notamment tout ce qu’elle perçoit comme « trahison ». À tel point que personne dans le microcosme politique français n’ose lui tenir tête. À l’exception de la justice ?
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