Le Groupe M6 passe la vitesse supérieure

Le groupe médiatique dirigé par David Larramendy prépare une rentrée tonitruante, après un mercato spectaculaire marqué par le recrutement de plusieurs grandes figures du paysage audiovisuel français.

Il s’agit selon David Larramendy, président du directoire interrogé par Le Parisien, de « la rentrée la plus ambitieuse de l’histoire du groupe ». Cette description n’a rien d’exagéré au regard du chamboulement qu’a connu M6 ces derniers mois, avec un renouvellement d’équipes marqué par l’arrivée de valeurs sûres.

À commencer par l’arrivée annoncée dès février de Cyril Hanouna, après la fin de son aventure avec C8. Le trublion du PAF (paysage audiovisuel français), décrit par Larramendy comme « le meilleur en tant qu’animateur et producteur » de talk-show, sera aux commandes de « Tout beau tout 9 » et « Tout beau tout Fun », respectivement sur W9 et Fun Radio.

Un pari dont le dirigeant dit mesurer les risques, « probablement plus importants que d’autres », en raison de la sulfureuse réputation de l’ancien animateur de « TPMP » (Touche Pas à Mon Poste). Mais le jeu en vaut apparemment la chandelle.

Si ce recrutement a fait sensation, c’est l’embauche annoncée le 16 juin dernier d’Anne-Sophie Lapix qui représente sans doute le véritable coup de maître.

Une diversification tous azimuts

Après son départ du journal de « 20 heures » de France 2, la présentatrice redoutée pour sa poigne lors des interviews va animer quotidiennement une émission sur RTL entre 18h et 20h, tout en assurant une interview dominicale sur M6.

La stratégie de David Larramendy ne se limite pas aux têtes d’affiche. Le dirigeant a orchestré un véritable mercato qui touche tous les segments de la programmation, avec l’arrivée de Marc-Olivier Fogiel (BFM TV) et Olivier Minne (France 2), proposant des contenus couvrant le sport, le divertissement et la fiction.

L’objectif affiché : une recherche d’originalité. « Il faut de l’essence dans le moteur« , affirme au Monde le successeur de Nicolas de Tavernost, qui n’hésite pas à relever les défis de cette « phase de conquête », comme le confirme Guillaume Charles, membre du directoire en charge des antennes et des contenus.

Une stratégie d’expansion

Les chiffres soutiennent cette stratégie d’expansion, qui pourrait s’étendre vers le numérique. Le groupe n’exclut pas de s’allier avec Netflix à travers sa plateforme M6+ (dont la consommation a bondi de 30% depuis son lancement en mai 2024), comme l’a récemment annoncé TF1.

Si M6 maintient ses 8% de parts d’audience en restant « quasi stable depuis le début de l’année », les performances sur les cibles publicitaires féminines affichent même une progression.

Plus significatif, le cumul des audiences de l’ensemble des chaînes du groupe (M6, W9, 6ter et Gulli) atteint 13,2% de parts de marché, marquant « la meilleure saison depuis trois ans ».

« Notre coût de grille reste constant. Nous conservons aussi le taux de marge le plus élevé du secteur en France », assure David Larramendy, balayant les craintes concernant un probable surcoût financier.

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