
La star béninoise entre dans l’histoire en devenant la première chanteuse africaine honorée d’une étoile sur le célèbre Walk of Fame d’Hollywood Boulevard à Los Angeles.
Une étoile béninoise va bientôt illuminer le prestigieux Hollywood Boulevard en 2026. La vedette de la musique Angélique Kidjo verra son nom inscrit sur le Walk of Fame, selon l’annonce de la Hollywood Chamber of Commerce.
L’annonce, dévoilée mercredi 2 juillet 2025, a pris la chanteuse de court. « Je ne savais pas qu’il y avait un comité qui allait me nommer pour ça. Pourquoi moi en fait ?« , confie-t-elle à RFI avec la bonne humeur qui la caractérise.
Des propos qui révèlent l’humilité d’une artiste qui, malgré quatre décennies de carrière et une renommée mondiale, continue de s’étonner des honneurs qui lui sont rendus. Pour cette promotion 2025, Angélique Kidjo figure aux côtés de stars comme la chanteuse Miley Cyrus, le basketteur Shaquille O’Neal ou encore l’actrice Demi Moore.
Symbole emblématique de l’industrie du divertissement, le Walk of Fame honore les artistes dans six catégories (cinéma, télévision, radio, musique, théâtre et divertissement sportif). Les critères d’éligibilité vont du succès professionnel aux contributions à la communauté et la longévité.
Les racines d’une destinée exceptionnelle
Autant de paramètres à travers lesquels cette diva de la musique africaine s’est illustrée. Septième d’une fratrie de dix enfants, cette chanteuse réputée pour sa polyvalence musicale, a grandi dans un environnement où l’entrepreneuriat et la détermination étaient des valeurs familiales.
Entourée de femmes d’affaires influentes – sa mère et sa grand-mère -, elle a bénéficié très tôt d’un modèle féminin fort. C’est son frère Oscar, producteur, qui le premier révélera son talent exceptionnel, posant les premières pierres d’une carrière qui allait révolutionner la musique africaine contemporaine.
Jonglant avec une aisance déconcertante entre la salsa cubaine, la morna du Cap-Vert, la variété française et bien sûr la musique traditionnelle de son Bénin natal, Angélique Kidjo, cinq fois vainqueure du Grammy – un record en Afrique –, incarne une Afrique moderne et connectée au monde.
Une victoire symbolique contre les préjugés musicaux
« Cette distinction historique est le fruit de son talent remarquable et de son travail acharné », a salué le président de la République du Bénin, Patrice Talon. Cette reconnaissance s’inscrit dans un combat plus large mené par l’artiste contre les catégorisations réductrices de la musique africaine.
« La bagarre pour changer la catégorie World Music en Global Music, ça a pris du temps, mais je n’ai pas baissé les bras », explique-t-elle dans les colonnes de RFI. Pour Angélique Kidjo, l’expression « World Music » relève du ghetto culturel : « Toutes les musiques du monde sont inspirées par la culture africaine et vous me dites World Music ?« , affirme-t-elle, pronostiquant d’autres distinctions pour les artistes africains.
« Les mentalités, ça prend du temps à changer et qu’il y a une réalité : aujourd’hui, les artistes africains, les jeunes artistes africains n’ont plus besoin de personne pour remplir les stades, les Bercy et compagnie. Et je pense profondément qu’il y aura de la place pour ces artistes-là sur le Walk of Fame. Ce n’est que le début », insiste la native de Ouidah.
Poster un Commentaire