L’électro française à l’Unesco ?

Le président Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à l’inscription de la French Touch au patrimoine immatériel de l’Unesco.

« On va le faire ». C’est ainsi qu’Emmanuel Macron a annoncé, samedi 21 juin à l’occasion de la Fête de la Musique, son intention de faire inscrire la French Touch au patrimoine immatériel de l’Unesco.

Cette liste regroupe des traditions vivantes transmises de génération en génération, dont les savoir-faire artisanaux, les pratiques rituelles, les expressions orales, les musiques, les danses ou encore la gastronomie, etc. Parmi les récents joyaux français reconnus figurent la culture foraine, l’Art de la construction en pierre sèche, le Savoir-faire des couvreurs-zingueurs parisiens et ornemanistes.

Cette initiative présidentielle s’inspire d’une démarche similaire menée par l’Allemagne, qui a fait reconnaître la techno berlinoise comme patrimoine immatériel national en 2023. Une démarche qui n’a visiblement pas échappé au chef de l’État français.

« J’adore l’Allemagne, vous savez combien je suis européen, mais on n’a pas de leçon à recevoir ! Nous sommes les inventeurs de l’électro, on a cette French Touch », a déclaré Macron lors d’un entretien accordé à Radio musicale FG.

De Laurent Garnier à Daft Punk

La French Touch, c’est le groove disco revisité à la française, un mouvement musical né en dans les années 90 dans un contexte de répression. L’origine du terme remonte toutefois un peu avant, à la fin des années 80, quand Laurent Garnier organise une soirée baptisée « French Touch » à Paris après son retour d’Angleterre.

À ses débuts, la French Touch fait principalement référence à la French House, un sous-genre caractérisé par des boucles répétitives, des filtres sur les fréquences et des échantillons vocaux puisés dans le disco et le funk.

À partir de 1995, la première vague d’artistes comme Saint-Germain, Daft Punk, Air ou Étienne de Crécy commence à produire une musique qui s’exporte massivement à l’international.

« On subissait d’une répression terrible contrairement à l’Allemagne où c’était la musique de la réunification, où deux jeunesses s’appropriaient mutuellement un nouveau courant », raconte Antoine Baduel, directeur de Radio FG.

Une scène caractérisée par sa diversité

Plus qu’un simple mouvement musical, la French Touch incarne une certaine vision française de la musique électronique : ouverte, créative et fédératrice, capable de rassembler des artistes aux univers très différents sous une même bannière tricolore.

« Si on veut inscrire ce mouvement au patrimoine immatériel de l’Unesco, c’est qu’il traduit quelque chose de très différent de Berlin. Ce qui caractérise aujourd’hui cette scène, c’est sa diversité », explique Antoine Baduel alors que la perspective d’une candidature à l’Unesco fait débat.

« La French Touch se porte bien. DJ Snake, David Guetta sont parmi les artistes les plus streamés au monde. Ne les mettons pas dans le formol », rétorque ainsi Stéphane Jourdain, rédacteur en chef numérique France Inter.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.