
Alors que le musée national d’histoire américaine justifie le retrait « temporaire » des plaques sur l’impeachment de Trump par des raisons techniques, cette explication suscite des doutes dans un contexte où l’administration Trump multiplie les pressions sur les institutions culturelles.
La mention des deux mises en accusation ayant visé Donald Trump va réapparaître au musée national d’histoire américaine « dans les semaines à venir ». Ainsi en a déclaré le Smithsonian, samedi 2 août, dans un communiqué évoquant un retrait effectué pour des raisons de « revue du contenu ».
« La plaque, qui était censée être un ajout temporaire à une exposition vieille de vingt-cinq ans, ne répondait pas aux standards du musée en termes d’apparence, d’emplacement, de chronologie et de présentation générale », peut-on lire dans le texte, qui évoque l’exposition permanente sur la présidence américaine.
Ouverte en novembre 2000 sous l’intitulé « The American Presidency: A Glorious Burden », l’exposition se présente comme la plus vaste présentation jamais consacrée à l’institution présidentielle américaine, explorant la dimension humaine et les responsabilités colossales du président des États-Unis.
Une section y présente toutes les procédures d’impeachment de l’histoire du pays : Andrew Johnson en 1868, Bill Clinton en 1998, Richard Nixon (avant sa démission forcée en 1974), sans oublier Donald Trump en 2019 et 2021.
Un retrait en toute discrétion
Des procédures auxquelles ce dernier a échappé, mais dont le musée se devait de conserver la trace historique. Cette mention a pourtant été discrètement retirée en juillet dernier, selon les révélations du Washington Post jeudi 1er août, suscitant la surprise.
« En examinant récemment notre contenu existant, il est devenu clair que la section ‘Limites du pouvoir présidentiel’ de l’exposition The American Presidency: A Glorious Burden devait être traitée. Parce que les autres sujets de cette section n’avaient pas été mis à jour depuis 2008, la décision a été prise de restaurer la vitrine Impeachment à son apparence de 2008 », avait justifié le musée après la publication de l’information par le Post.
Cette explication a cependant été largement critiquée par les observateurs, qui la jugent « alambiquée et difficile à croire » et y voient un prétexte pour masquer des motivations politiques.
Un contrôle culturel systématique
L’affaire intervient en effet dans un contexte de pressions exercées par l’administration Trump sur les institutions culturelles. Celle-ci a notamment tenté de limoger Kim Sajet, directrice de la National Portrait Gallery du Smithsonian, l’accusant d’être une personne « hautement partisane ».
Quelques mois plus tôt, en mars, Donald Trump avait signé un décret exécutif visant à éliminer « l’idéologie anti-américaine » dans tous les musées du Smithsonian et à « restaurer le Smithsonian Institution à sa place légitime comme symbole d’inspiration et de grandeur américaine ».
« Donald Trump comprend que si vous changez la culture, si vous la modelez et la contrôlez, c’est parfois beaucoup plus important que la politique et les décisions du pays », explique un expert interrogé par MSNBC.
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