
Une épopée de survie, de magie brisée et d’alliances fragiles
Là où L’Académie de Santhoryne posait les fondations d’un univers riche en mystères et en forces occultes, ce second volume les dynamite pour laisser place à la brutalité d’un pouvoir tyrannique en marche. Dès l’ouverture, le lecteur retrouve Lùthen littéralement arraché à la mort, son corps marqué et transformé par le nécrojade.
Avec Zaell, Aëlya, Elibouban et Aëslin, il se retrouve traqué, privé de magie — réduit à n’être qu’une proie dans un monde qui le condamne.
L’espoir vacille, la menace se resserre, les adversaires se révèlent, notamment les Mordracs, être capables de neutraliser les pouvoirs des sorciers rien que par leur présence.
Le périple se fait physique, psychologique et politique : on ne se forme plus à la magie, on lutte pour exister.
L’amitié et la solidarité du groupe continuent de porter la narration, mais elles s’endurcissent. Chacun est défié dans ce qu’il est, et dans ce qu’il pourrait devenir. Car l’ombre gagne du terrain — autour d’eux comme en eux.
Un univers plus vaste… et plus dangereux que jamais
Ce tome ouvre grand les portes d’Edenfall : terres viticoles du Baolgar, ports livrés au contrôle militaire, prisons sordides où la magie s’éteint, populations opprimées par le Commandeur et son Codex implacable. Les autrices donnent davantage de relief au conflit central, révélant une société fracturée par la peur et par la guerre contre tout ce qui touche au surnaturel.
L’ajout de nouvelles figures — alliées ambiguës, mercenaires brutaux, témoins du chaos à venir — permet de complexifier le récit sans jamais le ralentir. Le mystère du Cénacle et du rôle de Lùthen dans cette lutte cosmique s’épaissit, annonçant des révélations de grande ampleur.
Le style reste fluide, visuel, nerveux ; les scènes d’action et de tension s’enchaînent avec intensité, tandis que quelques respirations plus sensibles viennent rappeler que ce sont encore des adolescents, profondément humains, qui tiennent face à la nuit.
Une montée en puissance spectaculaire
Du fond des Âges s’impose comme un tournant majeur de la saga : plus profond, plus dur, plus ambitieux. Le lecteur ressent chaque menace, chaque douleur, chaque pas vers l’inconnu. Viviane & Céline de Clairval prouvent ici qu’elles ne se contentent pas d’une bonne idée : elles construisent une grande saga, pleine de souffle et de ténèbres, où chaque choix compte, chaque vérité coûte, et où la lumière se conquiert.
La fin ne laisse qu’un désir : enchaîner sans attendre la suite, et découvrir jusqu’où le Halo des Ombres mènera ses héros… et ses monstres.

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