Proche du Général de Gaulle, ancien pilote des Brigades Internationales au secours de la République Espagnole, aventurier en Asie, … La vie d’André Malraux ressemble à celle des héros qu’il a parfois présenté dans ses œuvres, de La voie Royale, à L’Espoir. On retient aussi de lui l’immense et émouvant discours prononcé devant le Panthéon pour l’entrée des cendres de Jean Moulin. Il y a 85 ans, le 7 décembre 1933, il recevait le prix Goncourt.
L’élection se passa au quatrième tour. A 32 ans, André Malraux, couronné pour La Condition Humaine (un roman autour de la lutte des communistes en Chine), déclare à la presse : « Il est d’usage, après tout prix littéraire, d’expliquer par quoi et comment le livre qu’on a écrit doit plaire à tous. Je désire qu’il n’y ait aucune équivoque sur le mien. J’ai essayé d’exprimer la seule chose qui me tienne à cœur et de montrer quelques images de la grandeur humaine ».
Sur les dix grands noms qui composaient alors le jury, huit étaient présents ce jour. Il y avait .-H. Rosny aîné et J.-H.Rosny jeune ( le pseudonyme des frères Boex, Joseph-Henri-Honoré et Séraphin-Justin-François), Léon Daudet, Raoul Ponction, Gaston Chérau, Pol Neveux, Jean Ajalbert et Roland Dorgelès. Les deux autres, Lucien Descaves et Hennique, votèrent par correspondance. André Malraux remporte 5 voix, devant les 3 de Charles Braibant pour Le Roi dort. Paul Nizan et René Béhaine remporte tout deux une voix.
L’article du Figaro qui annonçait la victoire du jeune Malraux se concluait ainsi : « En couronnant une œuvre de cette importance, de préférence au livre d’un débutant, l’Académie Goncourt paraît avoir pris le parti, avec sagesse à notre avis, de choisir un lauréat qui, tout en étant jeune encore, a donné des garanties sur son avenir littéraire. Les Dix ont préféré, aux plaisirs et aux risques de la découverte, la satisfaction de consolider leur palmarès. La journée est bonne pour M. André Malraux. Elle est bonne aussi pour le prix Goncourt ».
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