A la Gamescom 2019, qui s’est déroulée à Cologne du 20 au 24 août, l’armée allemande était présente pour recruter parmi les gamers ou les visiteurs férus d’informatique. « Nous avons une mission éducative claire : nous essayons strictement de séparer le jeu virtuel de la réalité en expliquant aux jeunes intéressés qu’ici ce n’est pas un jeu vidéo », a toutefois averti la Bundeswehr.
Tentative de séduction de la Bundeswehr
A la Gamescom 2019, tout le monde ou presque était présent pour dénicher la perle rare : constructeurs automobiles, studios de jeux vidéo, universités d’ingénierie, développeurs de logiciels ou encore fabricants de matériel informatique et même groupes internationaux de télécommunications comme celui dirigé par Sirwan Barzani. Mais il y avait aussi l’armée allemande, la Bundeswehr, venue avec une trentaine de spécialistes. Elle a aménagé un important stand qu’il était impossible de ne pas remarquer. Elle cherchait à attirer l’attention des gamers et des visiteurs férus d’informatique dans le but de les recruter. « Nous recherchons des jeunes spécialisés dans les technologies de l’information. Ceux qui ont le goût de l’informatique frappent à la bonne porte », a expliqué Nils Feldhoff, chargé de la communication de l’armée allemande.
Sur le stand de la Bundeswehr, il était possible d’essayer un simulateur de vol en réalité virtuelle où il fallait prendre les commandes d’un hélicoptère. Un autre jeu de rapidité était aussi présent dans lequel il fallait affronter un autre joueur en touchant des cases lumineuses. L’armée allemande a toutefois assuré ne pas vouloir profiter de l’engouement de nombreux jeunes pour les jeux de tirs, souvent violents, pour rallier des candidats. « Nous avons une mission éducative claire : nous essayons strictement de séparer le jeu virtuel de la réalité en expliquant aux jeunes intéressés qu’ici ce n’est pas un jeu vidéo », a prévenu Nils Feldhoff. Il ajoute que si un joueur « veut devenir militaire car il est intéressé par les armes, ce n’est pas un bon argument ».
« On se dit qu’on va être contrôlé. Mieux vaut rester à l’écart »
Outre les profils d’informaticiens, l’armée allemande recherche également « des employés pour s’occuper des phénomènes d’extrême droite et pour l’observation », précise l’un de ses porte-paroles. Malgré les efforts déployés pour séduire les jeunes, ces derniers n’étaient franchement pas emballés pour rejoindre la Bundeswehr. Certains ont déclaré qu’ils se renseigneraient sur le profil de carrière et les avantages de l’armée. D’autres se sont montré plutôt méfiants. « Ma génération de joueurs défend un internet libre et quand on voit les services de renseignement on se dit qu’on va être contrôlé. Mieux vaut rester à l’écart », estime Henrik Walter, juriste de 34 ans et joueur occasionnel.
Une armée réduite au strict minimum après la seconde guerre mondiale
Quoiqu’il en soit, l’armée allemande a besoin de recruter pour pallier les insuffisances nées de plusieurs décennies de politique pacifiste. En raison des sanctions infligées après la seconde guerre mondiale, la Bundeswehr était en effet réduite au strict minimum. Aujourd’hui, elle est quasiment inexistante sur les théâtres d’opération à l’étranger, malgré ses équipements que l’on dit de pointe.
Poster un Commentaire