Le Festival international de slam/poésie en Acadie a lieu en ce moment dans le Grand Moncton, au Canada. Il offre une tribune aux poètes et slameurs venus de partout dans le monde, notamment d’Afrique.
« Tout est orienté vers la performance orale »
Le Festival international de slam/poésie en Acadie a levé le rideau le lundi 30 septembre pour le baisser le dimanche 6 octobre prochain. Organisé par le Conseil provincial des sociétés culturelles, il est à sa troisième édition. Cette année encore, cet évènement offre une tribune aux slameurs et aux poètes afin de faire découvrir leur art au public du Grand Moncton, mais aussi du monde.
Pour rappel, le slam est une forme d’art oratoire qui doit respecter trois règles plutôt simples : il doit être écrit par celui qui le joue, sans accessoire, en moins de trois minutes. Les candidats le savent déjà très bien, à l’image d’Ivy, un slameur de Montréal pour qui « Tout est orienté vers la performance orale, ce sont des poèmes écrits sachant qu’ils seront entendus ». Pour les jeunes poètes, c’est l’occasion de faire sortir la poésie de son cénacle de poètes fermé pour l’exposer au grand public, à la rue.
Les slameurs, ces griots modernes !
L’Afrique est très bien représentée à ce concours de slam et poésie, surtout les pays où des sortes de troubadours et trouvères existent depuis des siècles. C’est le cas du Mali avec la slameuse Mariam Koïta. Elle rappelle d’ailleurs que cette forme d’art oratoire a toujours existé dans sa culture. « Je dirais qu’il était là depuis longtemps, mais on ne le connaissait pas sous le mot de slam », a-t-elle expliqué. Elle fait ainsi un parallèle avec les griots africains, ces poètes, musiciens et communicateurs de la culture orale. « Souvent, on nous appelle les griots des temps modernes », ajoute-t-elle.
Dynamique, un autre slameur malien pense que le slam est bien plus qu’une poésie, une performance orale. Il est aussi un canal pour porter la voix de ceux qui n’ont pas de voix, pour paraphraser le poète Aimé Césaire. « Nous sommes des porteurs des voix et de la société, lance Clair MC, un slameur du Sénégal. Il faut quand même dire ce qu’il ne va pas et il faut que les gens adhèrent au projet de conscientisation ».
Des artistes très engagés
Au cours de leur prestation, les poètes et slameurs aborderont les thèmes qui se rapprochent de leur réalité. Ainsi, pour Nira Blessing du Burkina Faso, il s’agira de parler du terrorisme, de l’esclavage sexuel. « Dans un de mes textes, je raconte la place de la femme », ajoute-t-elle. Même son de cloche du côté de Dynamique. Il souligne que dans ses textes, « il est question surtout de paix. Nous traitons beaucoup le thème de la paix parce que nous vivons dans un pays où il y a beaucoup de conflits ».
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