Chimpanzé Congo : une cinquantaine de ses peintures à voir en décembre à Londres

Le chimpanzé Congo en train de peindre

 

Une cinquantaine de peintures du chimpanzé Congo, le Picasso de la gente simienne, seront exposées et mises en vente dans la galerie Mayor, à Londres, en fin d’année. Ces tableaux ont été réalisés entre 1956 et 1959 sous la supervision du zoologue, écrivain et peintre surréaliste britannique Desmond Morris.

En décembre, 55 travaux signés du chimpanzé Congo seront exposés et mis en vente, pour une valeur de 1 500 à 6 000 livres sterling, dans la galerie Mayor, à Londres. Desmond Morris, qui a fait peindre plus de 400 œuvres au singe entre 1956 et 1959 s’est décidé à se séparer d’une bonne partie de sa collection. «Ma femme est décédée et j’ai déménagé en Irlande pour rejoindre ma famille. J’ai donc dû réduire ma collection. Ceci est le dernier lot. Je viens de garder un Congo pour moi (Split Fan Pattern with Central Black Spot, une peinture réalisée en 1957). Je garde les notes sur les recherches scientifiques que j’ai menées pendant les années passées à travailler avec Congo et deux autres singes, mais à 91 ans, je voudrais maintenant que ces peintures et dessins soient mis à la disposition d’autres collectionneurs. J’espère qu’ils leur apporteront autant de plaisir qu’à moi.», a expliqué le chercheur.

« Si j’essayais de l’arrêter avant qu’il ait fini une toile, il se mettait à hurler »

Desmond Morris a passé une bonne partie de sa vie à démontrer qu’on pouvait apprendre des activités humaines à des singes, dont la peinture. Dans les années 1950, il mène plusieurs sessions de peinture avec des singes, mais un seul est réellement capable d’exécuter cet art : Congo. «Les autres n’étaient pas capables de contrôler aussi bien le crayon ou de créer des motifs comme il le faisait», avait remarqué le scientifique. Il décide alors de consacrer son temps à ce chimpanzé particulier. Au fil des leçons et des sessions, Congo prend goût à son travail au point de ne plus laisser son maître le déranger tant qu’il n’a pas fini. «Congo devenait de plus en plus obnubilé par ses séances régulières de peinture. Si j’essayais de l’arrêter avant qu’il ait fini une toile, il se mettait à hurler. Si j’essayais de le pousser à continuer à peindre alors qu’il considérait avoir terminé, il refusait sans concession», raconte Desmond Morris.

Parti trop tôt

Avec le temps, les gribouillages de Congo prenaient des formes de plus en plus artistiques. Le chimpanzé ne se contentait plus d’imiter inlassablement son motif préféré : un éventail. C’est le geste que font les singes lorsqu’ils étalent des feuilles pour faire leur nid. Congo commençait à affiner ses traits et à complexifier ses motifs. Il éprouvait même, assure le scientifique, le désir d’organiser des modèles visuels. Mais, le singe n’a pas eu le temps d’éprouver son génie naissant. Il est mort en 1964, à l’âge de 10 ans, des suites d’une tuberculose.

Congo rivalise avec les plus grands peintres de notre époque

Heureusement que Congo a été prolifique. En seulement trois ans d’activité, il a réalisé plus de 400 œuvres dont certaines ont été achetées par trois des plus grands peintres de notre époque : Pablo Picasso, Joan Miro et Salvador Dalí. En 2005, une première vente aux enchères des tableaux du singe avait été réalisée à Londres. Trois d’entre eux se sont vendus pour 14.400 livres sterling, volant la vedette à des lots de Warhol et Renoir qui ont dû être retirés de la vente.

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