Netflix a dû s’excuser et retirer une affiche de « Mignonnes », présentant les jeunes héroïnes du long métrage en tenues sexy, dans des positions lascives. La plateforme de streaming a reconnu « une illustration inappropriée » et qui « n’était pas représentative du film ».
Au lendemain de sa sortie française, le film « Mignonnes » a fait l’objet d’une vive polémique sur les réseaux sociaux, à propos de son marketing international. Tandis que l’affiche française reste dans l’esprit du film, avec des héroïnes en habits de femmes et soutien-gorge par-dessus le tee-shirt, celle de Netflix est très hypersexualisée. En effet, elle montre les quatre jeunes héroïnes en tenues sexy, les formes en évidence et dans des poses lascives. Cette illustration à destination des États-Unis a suscité un tollé sur la toile pour la différence de ton avec le poster français du film de Maïmouna Doucouré.
« Ni correct, ni représentatif de ce film français qui a gagné un prix au festival Sundance »
Outrés, les internautes ont fini par créer une pétition sur le site Change.org pour interdire la mise en ligne du film, « créé pour le divertissement d’adultes pédophiles », sur la plateforme de streaming. Dans la matinée du vendredi 21 août, cette pétition avait recueilli plus de 240 000 signatures. Face à la polémique, Netflix a dû retirer le contenu indexé et s’excuser : « Nous sommes profondément désolés pour le visuel inapproprié que nous avons utilisé », a indiqué la plateforme de streaming sur son compte Twitter. « Ce n’était ni correct, ni représentatif de ce film français qui a gagné un prix au festival Sundance. Nous avons mis à jour ses images et sa description. », a-t-elle ajouté. Le festival du film de Sundance est le principal festival américain de cinéma indépendant, et l’un des principaux au monde. Il se tient chaque année à Park City et Salt Lake City dans l’Utah.
Une critique élogieuse du long-métrage
« Mignonnes » raconte le parcours d’une jeune fille de 11 ans, Amy, qui rejoint un groupe de danseuses, justement appelé « Les Mignonnes ». Fascinée, elle s’initie à une danse sensuelle dans l’espoir d’intégrer leur bande et de fuir un bouleversement familial… Le film a reçu un bel accueil de la presse française, soulignant notamment le fait que Maimouna Doucouré trouve « à la fois le bon ton et la bonne distance ». Parmi les critiques, la comédienne Tessa Thompson, qui déplore la polémique en cours. « Mignonnes est un film magnifique. Il m’avait estomaqué à Sundance. Il donne à entendre une nouvelle voix. (…) Le film commente l’hyper-sexualisation des préadolescentes. Je suis déçue de voir le débat en cours », a-t-elle commenté.
Un film pour alerter sur la sexualisation de l’image de la femme
Au micro d’Europe 1, le 14 août dernier, la réalisatrice Maïmouna Doucouré a expliqué que son film tend à alerter sur la sexualisation de l’image de la femme. « Ce sont des jeunes filles qui ont été biberonnées par l’image de la femme ‘’objetisée’’ avec la pornographie présente partout tout le temps », a-t-elle déclaré. Elle estime que « Mignonnes peut être une base d’échanges, de discussion, de reconnexion de la communication qui parfois à tendance à disparaitre. Chacun est sur sa tablette, son téléphone… Mignonnes, d’une certaine façon, va s’inviter dans les familles pour rouvrir le dialogue ».
Pour rappel, le long-métrage a remporté un prix au Festival américain du film indépendant de Sundance en février dernier. Sa diffusion est toujours prévue pour le 9 septembre prochain sur Netflix outre-Atlantique.
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