Afrique : le Fespaco fait les frais du Covid-19

La grande fête du cinéma africain ne se tiendra pas en février comme de coutume, en raison de la situation sanitaire toujours très volatile en Afrique de l’Ouest. Si les organisateurs étaient amenés à renoncer à l’événement cette année, le Burkina Faso, pays hôte, se verrait priver d’une vitrine pour sa promotion.

Il n’y aura pas de Fespaco en février cette année, comme c’est traditionnellement le cas depuis plusieurs décennies. Le rendez-vous cinématographique phare du continent devient la énième victime de la pandémie du coronavirus toujours en nette avancée dans le monde et principalement en Afrique. En raison de la situation sanitaire préoccupante en Afrique de l’Ouest – zone dans laquelle se situe le Burkina Faso, pays hôte –, les organisateurs ont décidé vendredi 29 janvier de renoncer à l’événement pour l’instant, sans plus de détails sur l’éventualité d’une prochaine date.

Évènement culturel d’envergure

Toute proportion gardée, le Fespaco est sans doute ce qui se rapproche le plus du Festival de Cannes en Afrique. Tant sur le plan de la logistique mobilisée, celui des moyens financiers mis en jeu, que du prestige des récompenses. L’Étalon d’or de Yennenga qui sacre le gagnant est un trophée très courtisé par de nombreux cinéastes. Il a servi au fil des années, de rampe de lancement sur la scène internationale à nombre d’artistes africains sur la scène internationale. De Souleymane Cissé à Idrissa Ouedraogo, sans oublier Ousmane Sembene, considéré à juste titre comme le père du cinéma africain.

Le Fespaco, c’est quasiment le seul Festival de cinéma sur le continent à regrouper à la fois tous les genres, avec plusieurs dizaines de films en compétition. Durant plus de dix jours, des centaines de projections sont organisées à travers toute la ville de Ouagadougou à cet effet. Entre les artistes, le public, les journalistes et les autres acteurs culturels globalement des milliers de personnes venues de divers horizons d’Afrique et du monde.

Pays meurtri

Ce report sine die de l’événement témoigne de la gravité de la situation au Burkina. Car, depuis sa création en 1969, le pays a toujours tenu le pari d’organiser le Fespaco tous les deux ans, malgré un budget de plus en plus amoindri. Outre ce qu’il génère à l’économie locale, le festival sert de vitrine à un pays meurtri depuis quelques années par le djihadisme. À tel point que le climat sécuritaire au Burkina est plus que jamais aléatoire. Plusieurs endroits du pays sont notamment déconseillés aux touristes par les ambassades étrangères. Au grand dam des autorités au front contre les terroristes.

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