Pierre Ménès : la dégringolade

La star du journalisme sportif de Canal+ est au creux de la vague depuis le 22 mars dernier et la diffusion la vielle d’un documentaire révélant ses pratiques peu amènes à l’égard des femmes.

Comment passer d’une vedette de la télévision à un paria au sein de l’opinion en seulement quelques jours. Cette situation, Pierre Ménès est en train de l’expérimenter depuis une semaine et la sortie sur les antennes de Canal+ d’un documentaire témoignant de la réalité ô combien difficile du quotidien des femmes dans le milieu du journalisme sportif en France. Le film fort opportunément intitulé « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste » est censé donner la parole à plusieurs femmes victimes d’agression sexuelle, de remarques sexistes entre autres, de la part de leurs collègues hommes. Problème : deux séquences majeures ont été coupées au montage avant diffusion par la chaîne appartenant à Vincent Bolloré. En agissant ainsi, le groupe Canal+ pense protéger une de ses têtes d’affiche, en la personne de Pierre Ménès, mise en cause dans les parties censurées. Et pour cause, les pratiques sexistes et déplacées du journaliste sportif spécialisé football y sont dévoilées au goût du jour.

Tollé général et bronca de l’opinion

Mais c’est sans compter avec l’efficacité du site d’information, Les Jours, qui a révélé l’information lundi dernier. À en croire le média pure player, une des séquences coupées par Canal+ montre Marie Portolano alors journaliste sur la chaîne cryptée se confronter à Pierre Ménès qui lui avait soulevé la jupe et attraper les fesses un soir d’août 2016 sur le plateau. Le second extrait concerne Isabelle Moreau anciennement employée de la maison et autre victime des agissements de Ménès. On la voit fondre en larmes à la vue des images de la scène surréaliste où le chroniqueur sportif l’embrasse de force sur la bouche en pleine émission il y a dix ans.

Depuis, l’image d’un Pierre Ménès agresseur sexuel s’est propagée telle une traînée de poudre. Au sein de l’opinion, c’est la consternation. Sur les réseaux sociaux, les messages hostiles au journaliste quinquagénaire se multiplient. Son moment de contrition improvisé sur le plateau de C8, une autre chaîne du groupe Canal+ lundi soir, n’y a rien changé. D’autant plus que l’intéressé a plaidé l’amnésie et un état de santé précaire au moment des faits incriminés. L’homme a ainsi vu sa collaboration s’arrêter jeudi dernier avec Electronic Arts, entreprise éditrice de Fifa. Depuis 5 ans, il était aux commentaires du jeu vidéo avec son collègue Hervé Mathoux.

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