De Beers : une croissance en vue des diamants synthétiques

Un superbe diamant avec de multiples reflets.
Photo by Martin de Arriba on Unsplash

 

Les sanctions américaines contre la Russie pourraient réduire l’offre de diamants bruts et favoriser parallèlement l’essor des diamants de synthèse. Une situation qui profiterait bien à des géants du secteur diamantaire comme De Beers. Depuis 2018, le groupe sud-africain possède une marque, Lightbox, chargée de produire ses joyaux qui ne coûtent pas chers.

Réduction de l’offre et hausse des prix

En réaction à l’invasion de l’Ukraine, le jeudi 27 février, les Etats Unis ont interdit l’importation de diamants bruts de Russie, premier producteur mondial de cette gemme. Cet Etat assure 28% des approvisionnements mondiaux, essentiellement grâce au géant national Alrosa, qui fournit 90% de ce stockage. La décision américaine de restreindre l’accès aux diamants russes vise à limiter la capacité du pays à financer la guerre en Ukraine.

Cependant, elle perturbe également l’approvisionnement et réduit considérablement l’offre. Une situation qui risque de faire grimper le prix des gemmes sur le marché jusqu’à 25%. Elle va parallèlement renforcer l’attrait pour les diamants de synthèse. Ces pierres de laboratoire sont appréciés pour leur moindre coût, leur qualité et leur empreinte carbone plus faible. De plus, ils ne sont liés à aucun conflit.

Une explosion des ventes cette dernière décennie

Depuis quelques années déjà, les diamants de culture gagnent en popularité dans le monde de la bijouterie-joaillerie. Ils pèsent désormais pour 2 % dans la production mondiale et enregistrent une croissance annuelle d’environ 2 à 3 % pour atteindre un chiffre d’affaires de 80 milliards de dollars. Les analystes du marché estime que ce résultat pourrait être multiplié par dix d’ici la fin de la décennie.

Une perspective réjouissante qui a poussé les mastodontes du secteur diamantaire à s’intéresser aux diamants de laboratoire. Parmi eux figure le groupe sud-africain De Beers. La filiale du conglomérat Anglo American a lancé une marque dédiée en 2018. Baptisée Lightbox, cette enseigne a bénéficié d’un financement de 94 millions de dollars à sa création pour produire plus de 500 000 carats de gemmes par an.

Une production plus responsable et éthique

Pour reproduire parfaitement l’aspect et la structure des diamants naturels, les spécialistes de De Beers ont recours aux différentes techniques existantes, dont la technologie de dépôt chimique en phase vapeur (CVD). En août 2021, Lightbox a lancé la gamme de produits de qualité supérieure Finest à 800 dollars. Des diamants synthétiques dix fois moins chers donc que les pierres naturelles à poids égal. En proposant ces produits à un prix aussi bas, De Beers contribue à démocratiser le luxe. Le groupe permet aussi d’en finir avec les conflits et l’exploitation avilissante des mineurs.

En outre, De Beers répond aux exigences environnementales puisque l’extraction des diamants naturels détruits les forêts et les sols. En effet, il faut souvent abattre plusieurs arbres pour établir un gisement et retourner profondément la terre afin de trouver ces minerais. Par ailleurs, certaines mines génèrent du cyanure et du mercure, des éléments chimiques très toxiques pour l’environnement.

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