Unplanned, le film anti-avortement qui passe mal en France

Le long métrage diffusé le 16 août par C8, chaîne de télévision appartenant à Vincent Bolloré fait jaser. En cause, son orientation militante contre l’interruption volontaire grossesse (IVG) en contradiction aux lois en vigueur sur ce sujet très sensible en France.

C8 prône-t-elle l’anti-avortement ? Pour de nombreux militants et associations de défense du droit à l’IVG, la réponse ne fait l’ombre d’aucun doute : il s’agit d’un oui. Et c’est cela qui explique, selon ces derniers, la diffusion lundi 16 août dernier par la chaîne de télévision à une heure de grande écoute, de « Unplanned », un long métrage produit aux États-Unis, objet de nombreuses controverses depuis sa sortie en 2019 en raison notamment de sa ligne anti-avortement.

Le film d’un peu moins de deux heures est un récit de la vie d’Abby Johnson, longtemps fonctionnaire dans une structure de planning familial aux États-Unis. Une position qui lui a notamment permis de conseiller et même parfois d’intervenir auprès de nombreuses femmes en faveur de l’IVG. Jusqu’à ce qu’un événement la fasse à jamais rejoindre la ligne des anti-avortement.

Une scène trompeuse

Cet événement concerne l’interruption de grossesse d’une femme enceinte de 13 semaines à laquelle Abby Johnson affirme avoir douloureusement assisté, en raison de sa nature traumatisante. Le fœtus concerné ayant été mis à rude épreuve au cours de l’acte.

Dans un souci de fidélité avec l’histoire réelle, le scénario du film est revenu sur cette séquence. Quitte à jouer avec les faits. Car les scientifiques sont unanimes : aucun fœtus n’est sensible dans le ventre de sa mère avant d’avoir 24 semaines. La scène objet du déclic du personnage principal d’Unplanned et diffusée par C8 est donc trompeuse et tombe sous le délit français d’entrave à l’avortement punissable de peine pouvant attendre deux ans de prison et 300 000 euros d’amende.

Un agenda caché ?

C’est l’une des raisons de la colère des détracteurs du film qui estiment par ailleurs que sa diffusion obéit au déroulement d’un agenda caché par Canal+, maison-mère de la chaîne de télévision C8. Depuis quelque temps en effet, le groupe détenu par le milliardaire Vincent Bolloré, fait parler de lui pour la ligne ultradroitière de ses médias. À commencer par l’autre chaîne de télévision Cnews, connue pour offrir ses tribunes à des personnages extrêmes comme le journaliste du Figaro Éric Zemmour.

Le gendarme de l’audiovisuel interpellé par l’association Grossesse imprévue a indiqué n’avoir aucune latitude à intervenir dans le programme des chaînes de télévision.

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