Mohamed Mbougar Sarr, le sacre d’un prodige de la littérature

Le sénégalais lauréat du Goncourt 2021 atteint déjà, à seulement 31 ans, l’Olympe de la littérature française. Sa marche vers l’ascension semble pourtant encore non achevée. Signe du talent de ce jeune écrivain.

Il y a certainement plus d’un aspect remarquable chez Mohamed Mbougar Sarr. Mais ce qui détonne, au-delà de son talent évident, reste sa fulgurance. C’est cela qui fait désormais de lui, l’un des écrivains les plus précoces à décrocher le Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires d’expression française.

Oui, l’auteur sénégalais de 31 ans a su coiffer au poteau mercredi 3 novembre ses trois concurrents finalistes de cette récompense dont l’expérience ne souffre pourtant d’aucune contestation. Au-delà d’être le premier écrivain d’Afrique subsaharienne à être distingué par le Goncourt, Mohamed Mbougar Sarr représente le plus jeune lauréat depuis 1976 qui a vu le couronnement de Patrick Grainville à 29 ans.

Clin d’œil bienveillant

Avant même son sacre par l’Académie Goncourt, « La plus secrète mémoire des hommes« , le chef d’œuvre qui vaut cette récompense à Mbougar, était unanimement salué par nombre de spécialistes. Tant le roman paru aux éditions Jimsaan (Sénégal) et Philippe Rey (France), accroche. À travers la plume libre, mais exigeante de son auteur. Mais surtout grâce à son esprit imaginatif qui a su traduire en une formidable fiction romanesque, une tragique réalité.

Le livre revisite en effet, via les personnages Diégane Latyr Faye et T.C. Elimane, la carrière littéraire d’un nom très connu du milieu des lettres en Afrique et au-delà : Yambo Ouologuem. L’écrivain malien couronné du Renaudot en 1968 – une première pour un auteur africain – est entré dans le quasi-anonymat aussi rapidement qu’il a marqué la littérature française avec son ouvrage Le Devoir de violence. En cause, des procès en traîtrise par ses pairs africains dans un contexte post-indépendance dans les ex-colonies françaises. À cela s’ajoutent des accusations de plagiat qui le confineront jusqu’à sa mort dans son Mali natal en 2017, définitivement en paria.

Un succès qui en promet d’autres

C’est ce triste épisode de l’histoire de l’Afrique en proie avec les marqueurs de la colonisation que Mbougar Sarr a tenté d’explorer dans La plus secrète mémoire des hommes qui était d’ailleurs provisoirement titré par l’auteur, Le mystère Ouologuem, selon une révélation du Point.

Depuis sa sortie en août, l’œuvre qui combine parfaitement enquête et récit, jouit de tous les superlatifs. L’auteur dont les trois précédents livres ont tous été distingués n’a sans doute pas fini de briller.

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