Nosopharm : vers la fin de l’antibiorésistance ?

Photo de CDC sur Unsplash

 

S’il n’existe aujourd’hui aucun médicament capable de traiter la résistance aux antibiotiques chez les bactéries Gram négatives, cela ne pourrait être bientôt qu’un vieux cauchemar. En effet, Nosopharm, une entreprise de biotechnologie française, développe un antibiotique révolutionnaire qui traite efficacement les infections nosocomiales.

La résistance aux antibiotiques a fait au moins 2,17 millions de décès dans le monde en 2019, avant la pandémie du Covid-19. Soit bien plus que le total de morts du VIH, du paludisme et de la tuberculose. C’est donc à juste titre que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la considère comme un véritable problème de santé publique mondiale. Cela d’autant qu’elle pourrait, selon ses projections, faire au moins 10 millions de victimes à l’horizon 2050.

Des niveaux élevés de résistance chez certaines bactéries

Malheureusement, il n’existe aujourd’hui aucun médicament capable de traiter l’antibiorésistance. Au contraire, cette dernière ne fait que se renforcer au fil des années, notamment au niveau de certaines bactéries Gram négatives. A l’image de Klebsiella pneumoniae, Acinetobacter spp, Escherichia Coli et Enterobacter cloacae. Un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), publié en décembre dernier, relève d’ailleurs des niveaux élevés de résistance (supérieurs à 50 %) chez ces agents pathogènes multirésistants. Et cela malgré la disponibilité d’antibiotiques de dernier recours, tels que les carbapénèmes.

Résultats positifs d’une étude de toxicologie réglementaire

Nosopharm, une entreprise nîmoise de biotechnologie innovante, a choisi de lutter contre ces bactéries Gram négatives, responsables des infections nosocomiales. Pour y parvenir, elle développe Noso-502, le premier candidat-médicament au stade clinique de la nouvelle classe antibiotique baptisée odilhorabdines. D’après une étude de toxicologie réglementaire publiée en juin 2022, ce médicament anti-infectieux first-in-class inhibe le ribosome bactérien grâce à un nouveau mécanisme d’action contre les souches les plus résistantes.

Remaniement du conseil de surveillance

Par ailleurs, un nouveau travail scientifique divulgué en octobre dernier, en collaboration avec l’Inserm et North Bristol NHS Trust, confirme la puissante activité antibactérienne de Noso-502 contre les souches problématiques. Anticipant les résultats de cette dernière enquête de haute importance, Nosopharm avait remanié son conseil de surveillance en juillet 2022. Le groupe avait principalement nommé Jacques Dumas à la présidence de l’organe, en remplacement de Jacques Dumas en place depuis 2019. Il y a eu aussi, entre autres, l’intégration de Laurent en tant que membre indépendant et de Sandra Dubos comme représentant de Kreaxi, un des investisseurs de Nosopharm.

Vers des essais cliniques chez l’Homme

Fort de ses 30 ans d’expérience en R&D antimicrobien, Jacques Dumas doit conduire la nouvelle équipe vers la phase finale de conception de Noso-502. Le nouveau conseil devra dans un premier temps faciliter les partenariats avec des organismes publics et privés de premier plan. Ensuite, il a la charge d’organiser le prochain tour de table de Nosopharm pour poursuivre le développement de l’antibiotique révolutionnaire jusqu’à la phase 1 des essais cliniques chez l’Homme. Enfin, le groupe pourra lancer la commercialisation de son médicament, sous réserve évidemment des autorisations réglementaires.

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