Suisse : la RTS a-t-elle raté son Metoo ?

La télévision publique helvétique a indiqué vendredi 16 avril que les investigations diligentées suite aux accusations de harcèlement et de sexisme visant certains de ses employés n’avaient rien révélé de probant. Des conclusions qui laissent songeuses au regard de la gravité des faits incriminés.

Six mois de travail, 230 personnes entendues, un cabinet externe mobilisé avec son personnel. Mais à l’arrivée, le brouillard reste toujours aussi épais sur les graves accusations dont font l’objet certains cadres de la Radio télévision suisse (RTS). La montagne de cette affaire née dans le sillage de Metoo, aura accouché d’une souris, à en croire les conclusions livrées par la chaîne de télévision vendredi 16 avril.

Deux départs et c’est tout

Le communiqué rendu public sur le site internet de la chaîne de télévision disculpe d’emblée les cadres de la maison. Tous s’en sortent indemnes à l’exception de deux personnes, en l’occurrence le rédacteur en chef de l’Actualité TV et le chef du département RH. Épinglés pour ce que la chaîne appelle « certaines insuffisances managériales« , ils ont décidé de quitter le navire. Quant aux autres mis en cause, ils peuvent dormir tranquilles. La RTS ne dévoile rien des éléments en sa possession. À peine se contente-t-elle d’affirmer que des fautes de nature à justifier à des actions au pénal n’avaient pas été commises.

Le cas Darius Rochebin

Et pourtant, des faits graves et circonstanciés avaient été révélés en octobre 2020 par Le Temps. Au terme de plusieurs mois d’investigation, le journal suisse avait mis en lumière un véritable système de non-droit caractérisé par des actes de harcèlement sexuel et de sexisme de la part de plusieurs employés de la télévision. Des accusations étayées par des dizaines de témoignages et dont l’onde de choc avait traversé les frontières helvétiques. Car, elles mettaient en cause Darius Rochebin, journaliste vedette de la télévision. Celui qui était jusque-là adulé par de nombreux collègues dans le milieu de la presse à travers le monde avait été cité comme auteur d’actes de harcèlement sexuel répétés sur des collègues et autres intervenants de la chaîne. Certaines accusations impliquaient même des mineurs.

Darius Rochebin qui venait d’arrêter sa collaboration de plus de 20 ans avec la RTS, avait été mis en retrait par la LCI, son nouvel employeur, dans la foulée des informations du Temps. Il devrait retrouver très prochainement son poste à la lumière des conclusions de l’enquête qui ne le mettent en cause d’aucune manière.

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