« Paz » (paix en espagnol) est le nouveau polar de l’écrivain français Caryl Férey, auteur du thriller Zulu (sur l’Afrique du Sud) et de Mapuche (sur l’Argentine), entre autres. Dans ce nouveau roman noir, le Breton raconte une tragédie familiale, celle des Bagader, sur fond de guérilla colombienne, alors que le processus de paix entre Bogota et les FARC s’était enclenché.
Un famille pleine de contradictions
« Paz », c’est le nouveau polar du romancier français à succès Caryl Férey. Après « Mapuche » et « Condor », qui se déroulaient en Argentine et au Chili, le breton nous transporte cette fois dans la Colombie des crimes organisés, de la violence nauséeuse, des relations incestueuses entre narcotrafiquants et politiciens (pour rédiger cette oeuvre, Caryl Férey. s’est plusieurs fois rendu en Colombie). « Paz », c’est la tragédie d’une puissante famille de Bogota, engluée dans des contradictions. On a d’abord les deux frères qui se retrouvent dans des camps opposés. Angel Bagader, un ancien guérillero des FARC auprès desquels il s’était engagé pendant ses années de fac. Il fréquentait alors les milieux de la gauche marxiste. C’est un romantique et passionné de théâtre. Son frère Lautaro Bagader est plus sombre, rongé par le sentiment de n’avoir pas été le fils préféré de sa mère. Il va suivre les pas de son père en devenant officier des forces spéciales. Quant au père, c’est un manipulateur dénué de sentiments. C’est un homme de pouvoir, un faucon de la politique devenu colombe de la paix.
Délinquants manipulés, narcos, capos mafieux, sicarios, tout y est
Dès les premières lignes du roman, le lecteur est choqué par la violence extrême de la société colombienne. On découvre des cadavres dans un sale état, jetés d’un avion. « Lautaro repoussa les rubans jaunes, songeur. C’était le onzième cadavre qu’il retrouvait à Bogota cette semaine, le trente-sixième en comptant les bouts disséminés dans le reste du pays. Sauf que celui-ci semblait à peu près entier…
Il dépassa les types de la patrouille municipale qui recomptaient leurs doigts en baissant la tête, regagna la Camaro garée plus loin, gambergeant dans son âme en miettes. Ex acteurs du conflit recyclés dans le privé, groupes armés d’extrême-gauche ou droite toujours en exercice, délinquants manipulés, narcos, capos mafieux et sicarios, tout ce que la Colombie comptait de criminels était susceptible d’avoir planifié pareille boucherie. ». Caryl Férey plante ainsi le décor de ce roman noir, un peu illuminé par une histoire d’amour.
Que cache Lautaro ?
Le polar accorde aussi une place particulière à Diana Duzan, une journaliste d’investigation, qui découvre que Lautaro Bagader, le chef de la police de Bogotá, cache les atrocités à la presse. En menant son enquête, la jeune femme s’aperçoit que Lautaro a participé à un raid dans la jungle pour capturer d’anciens membres des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, dont tous les participants ont été éliminés, sauf un…
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