Spotify : ce que l’affaire Neil Young révèle sur l’industrie musicale à l’ère du podcast

Le mouvement de protestation du rockeur américano-canadien contre le géant du streaming lève le voile, au-delà des problèmes de régulation de la plateforme, sur les relations entre cette dernière et les artistes, à l’heure de l’émergence du podcast.

Ils sont désormais presque une dizaine à avoir claqué la porte de Spotify ces derniers jours, à la suite de Neil Young. L’artiste américano-canadien a créé une onde de choc en faisant retirer la semaine écoulée, son catalogue du géant du streaming musical. L’entreprise suédoise payant ainsi son laxisme à l’égard de Joe Rogan, animateur américain accusé de promouvoir à travers son podcast, la désinformation et le complotisme sur le Covid.

La polémique ne faiblit pas, d’autant que des séquences dans lesquelles le célèbre podcasteur use d’injures raciales lors de nombre de précédentes émissions sont apparues samedi 5 février sur le web, le contraignant à se répandre une deuxième fois en excuses. Pour autant, Spotify n’entend pas se séparer de son producteur de contenus vedette. Le PDG Daniel Ek, s’étant juste borné à promouvoir de nouvelles directives censées encadrer l’usage de sa plateforme de façon à prévenir la désinformation sur des sujets aussi sensibles que le Coronavirus.

A fond sur le podcast

Cette posture du patron de la firme technologique se justifie-t-elle comme il le laisse entendre, par le souci de préserver la liberté de créativité ? Peut-être bien. Mais la réalité tient moins de cette considération que du contexte. À une époque où le podcast domine les contenus des plateformes dédiées, il est difficile pour un géant de l’envergure de Spotify de jeter aux orties, une de ses vedettes. Surtout si cette dernière lui a coûté 100 millions de dollars comme c’est le cas de Joe Rogan dont l’émission mobilise quotidiennement plus de 10 millions d’écoutes.

Le podcast aidé de la crise du Coronavirus, est devenu incontournable de nos jours. Spotify qui en compte 3,6 millions sur sa plateforme désormais, parie sur ce segment contributeur à 15% de ses revenus globaux. Des chiffres obtenus grâce à un investissement massif de plus d’un milliard de dollars depuis 2019, selon l’AFP.

Des artistes en marge

Et la firme de Stockholm entend poursuivre sur cette lancée afin de divertir aussi ces sources de revenus. Ses podcasteurs les plus écoutés n’ont donc pas grand-chose à craindre. Au grand dam des artistes qui ne voient pas toujours d’un bon œil cette nouvelle relation en raison de leur rémunération jugée marginale. Hélas, le temps où ils étaient choyés par les entreprises de streaming semble révolu.

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